Le Bhoutan : un pays où le bonheur prime sur la croissance économique

Le Bhoutan, petit royaume niché entre l’Inde et la Chine, possède une particularité unique en son genre : il mesure le bien-être de ses habitants grâce à un indicateur spécifique, appelé le Bonheur National Brut (BNB). Ce concept novateur remplace le traditionnel Produit Intérieur Brut (PIB) comme principal critère d’évaluation du développement du pays.

Le Bonheur National Brut, un indicateur révolutionnaire

Contrairement aux autres pays qui accordent une importance primordiale à la croissance économique, le Bhoutan a choisi de se focaliser sur le bien-être de sa population. Ainsi, le BNB prend en compte plusieurs aspects clés pour mesurer le bonheur des Bhoutanais, tels que :

  1. L’éducation et l’accès au savoir
  2. La santé physique et mentale
  3. La qualité de vie et les conditions matérielles
  4. La préservation de la culture et des traditions locales
  5. Le respect de l’environnement et des ressources naturelles
  6. La participation citoyenne et la gouvernance

Ces différents indicateurs permettent ainsi d’avoir une vision globale et plus juste du niveau de bien-être et de satisfaction des habitants.

Paysage Bhoutan

Les origines et l’évolution du Bonheur National Brut

Une idée née dans les années 1970

C’est en 1972 que l’idée du BNB voit le jour, sous l’impulsion du roi Jigme Singye Wangchuck. Alors âgé de seulement 17 ans et ayant succédé à son père sur le trône, il décide de mettre en place cette nouvelle approche pour guider le développement de son pays.

Des succès notables au fil des années

Le Bhoutan a ainsi réussi à réaliser d’importantes avancées sociales et environnementales grâce à la mise en œuvre de politiques publiques axées sur le bien-être et la qualité de vie. Parmi les succès notables, on peut citer :

  • Un accès à l’éducation et à la santé largement amélioré pour l’ensemble de la population
  • La préservation et la valorisation du patrimoine culturel et traditionnel
  • La protection de l’environnement avec une politique de reforestation ambitieuse et un engagement à être neutre en carbone

Néanmoins, le chemin vers un bonheur intégral est encore long et le pays doit faire face à des défis majeurs, tels que la réduction de la pauvreté, l’amélioration des infrastructures ou encore l’égalité des genres.

L’intérêt international grandissant pour le concept du Bonheur National Brut

Des échanges et collaborations avec d’autres pays

Face aux limites du PIB comme indicateur de bien-être et de progrès, de nombreux pays manifestent un intérêt croissant pour le concept du BNB. Ainsi, des échanges et collaborations ont lieu entre le Bhoutan et d’autres nations afin de partager les expériences et les bonnes pratiques en matière de politique publique orientée vers le bonheur.

La reconnaissance par l’ONU

En 2012, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a reconnu la pertinence du concept du Bonheur National Brut en adoptant une résolution invitant les États membres à intégrer cette notion dans leurs politiques nationales de développement. Depuis, plusieurs pays ont suivi cet exemple et ont initié des démarches similaires pour mesurer le bien-être de leur population.

Le Bhoutan, source d’inspiration pour repenser notre rapport au bonheur

Au-delà de son succès national, l’exemple du Bhoutan interroge sur la manière dont nos sociétés conçoivent et évaluent le bien-être et le progrès. En se concentrant sur le bonheur plutôt que sur la seule croissance économique, ce petit royaume himalayen offre une alternative intéressante et inspirante pour repenser notre rapport au bonheur et aux indicateurs de richesse.

Vers une redéfinition globale des critères de réussite ?

Alors que les crises actuelles (climatique, sociale, sanitaire) interrogent les modèles de développement traditionnels, le Bhoutan peut être considéré comme un véritable laboratoire d’expérimentation pour un monde plus équilibré et durable. Serons-nous capables de suivre cet exemple et de repenser notre manière d’évaluer le progrès et la réussite, au-delà des simples critères économiques ?

Sylvie F.
Sylvie F.
Dès toute petite, je me suis intéressée aux différentes cultures et langues sur terre. A 8 ans, je ne passais pas une seconde sans feuilleter l'atlas que m'avait offert mon grand-père. Dès 18 ans, je partis pour un long séjour de plusieurs mois en Amérique du Sud. Aujourd'hui, j'ai posé pied sur les 5 continents, et vous partage avec grand plaisir ce que j'ai pu découvrir de mieux dans les coutumes et traditions étrangères, ainsi que les bons plans dont j'ai pu bénéficier.

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